Innovation disruptive, légère !

Nous avons une fâcheuse tendance à sophistiquer l’existant, avec un faible saut de valeur (le 10% de mieux plutôt que le facteur 10) moyennant… un dispositif très coûteux. Cet état de fait n’est pas une fatalité ! Nous devons quitter ce « chemin de dépendance » qui nous fait aborder le futur comme la continuité du présent, collés que nous sommes à l’existant, englués dans la charge du présent (le fameux biais d’ancrage). Pour cela, luttons contre les effets de fixation, ces automatismes tenaces qui font que nous réutilisons toujours les mêmes connaissances, les mêmes cadres de référence. Nous sous-évaluons bien souvent le poids de nos croyances implicites alors qu’elles bloquent le type et le nombre de solutions que nous sommes amenés à imaginer.

L’innovation exige de sortir des visions établies, de s’interroger sur nos représentations et d’aller loin dans le raisonnement créatif. Nous pouvons faire évoluer les choses dans un cadre donné (changement 1), ou faire évoluer le cadre lui-même (changement 2). Le changement 2 c’est la rupture = le saut X10 risqué mais prometteur… Pilule bleue ou pilule rouge, vous vous souvenez ?

L’imaginaire de Matrix est très utile en séance de créativité, nous l’avons testé ! (voir la mission pour IMS Luxembourg en mars 2016 ici)

Pilule bleue, on continue comme avant. Pilule rouge, on « descend avec le lapin blanc »…

Le grand saut dans l’inconnu pour… « découvrir le pays des merveilles » !

Un changement lourd, contraignant ? Tout l’inverse : on peut être très inventif avec très peu… si on accepte de mettre en danger ses certitudes ! Car le plus important -et le moins coûteux techniquement- est de changer ses lunettes, soit : sa grille de lecture du monde. L’enjeu : agrandir son univers, élargir son champ de vision, le champ des possibles. La posture mentale est essentielle et il s’agit de s’exercer à une flexibilité maximale, apprendre à suspendre les raisonnements habituels, à penser à côté. Stimulant et extrêmement… amusant finalement !

Une ressource puissante et inépuisable est celle de la stimulation des imaginaires que l’on peut exercer dans un cadre à la fois ouvert et très structuré, qui permet d’explorer des voies très en rupture tout en organisant le cadre pour mobiliser les savoirs et compétences nécessaires à la transformation de l’exploration en projets opérationnels (voir les méthodes de conception innovante mobilisées par QAMAQI).

La vision de la disruption par QAMAQI est aussi celle du « hacking » créatif et léger, qui à l’inverse de la sophistication de l’existant, repense cet existant, sans le détruire : en le détournant de façon astucieuse, à l’image de la démarche des « hackers urbains » comme Florian Rivière qui renverse la contrainte, invente de nouvelles fonctions aux lieux et mobilier urbain, avec le minimum de moyens, en maximisant la valeur de l’existant, en repoussant les limites de l’imagination. C’est un état d’esprit qui peut être mis à profit dans tous les domaines : aller à contre-courant, révéler des actifs et des acteurs « dormants » dans notre environnement, voir partout des espaces vacants, inventer sans cesse de nouveaux usages aux choses dans les logiques d’ouverture et de « beta-permanente » qui caractérisent l’open source. FREE & FUN !