Makers

Dans son livre Makers, Chris Anderson décrit l’avènement d’un nouveau monde industriel porté par les FabLabs (Fabrication laboratory) ou « Makerspaces« , ces espaces ouverts à tous pour fabriquer tout type d’objet de l’artisanat traditionnel à l’électronique high-tech (imprimantes 3D, découpeuses laser…). On peut y dessiner soi-même ses objets ou adapter des plans libres de droit, dénichés sur le web (un vélo, par exemple) et s’entraider entre bricoleurs, designers, artistes, étudiants… Le mouvement des « Makers » propose par là une nouvelle approche de l’innovation où tout le monde peut devenir contributeur voire concepteur de nouvelles solutions, par le Faire et le Faire Ensemble.

Le principe préexistait. On rejoint en particulier ici le mode contributif, antérieur, des Hackers. Dans L’Ethique des Hackers, Steven Levy les décrit, à l’opposé de « nerds asociaux bricolant des codes tordus », comme des aventuriers et visionnaires à l’audace créative qui pensent que « l’on peut apprendre beaucoup de tous les systèmes -et plus généralement du monde- en les démontant pour en comprendre le fonctionnement puis en utilisant ce savoir pour les améliorer ». Le Hacking s’est historiquement concentré sur le logiciel, mais le détournement ingénieux est un état d’esprit qui peut s’appliquer à tous les champs. Il s’agit d’une démarche d’ « empowerment » générale : au-delà de se réappropier la matière (« hacker », rendre accessible à soi-même et aux autres le monde physique des objets, au-delà du software), il s’agit de se réapproprier le monde dans lequel on vit et de se redonner le pouvoir d’inventer celui de demain, en exprimant sa singularité, sa créativité, son aspiration à être Soi.

« En créant, on affirme sa vitalité, c’est une forme de résistance » (source)