Le film de science-fiction Cube, vous vous souvenez ? Repensez-y car nos façons de penser l’innovation ressemblent parfois au cadre étroit de cet univers cubique :
On cherche une raison…
Nous sommes dans un contexte de transformations rapides. Transformations, et non transitions (saut vers l’inconnu complet vs univers que l’on connaît). Les mutations sont plus rapides, plus soudaines, l’écosystème se renouvelle sans cesse. On ne sait pas où on va.
Et l’on s’obstine à raisonner comme avant : calcul, analyse, contrôle, process, planification, le futur comme la continuité du présent…
Conditionnement, dépendance, enfermement. Game Over.
Vision mécaniste = chemin sans issue
« Puisque la terre est ronde, comment voulez-vous jouer carré ? » – Fernand Léger
Cherchez l’issue, ailleurs
Pour sortir de la « boîte », il faut trouver la faille, l’espace vacant et fécond.
On imagine alors que rassembler et secouer plusieurs talents dans le bocal suffit pour découvrir l’issue nouvelle, la faille dans le système.
Agitation vaine.
Bien souvent, aussi complémentaires soient-ils, ces talents vont s’annuler, s’effacer, se détruire entre eux-mêmes (rappelez-vous les héros de Cube !).
Car la faille est avant tout dans nos propres certitudes, dans les limites de l’univers cubique qu’on auto-produit. Nous sommes limités par nous-mêmes !
« Hacker » ce « système », cette machine qui nous est propre, demande une folle énergie créatrice, qui repousse les frontières de nos imaginaires et de nos représentations, là où se forment de nouvelles pistes d’action.
Cela ne se décrète pas, ne se force pas, ne se « processe » pas.
Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse, disait Nietzsche…
Le chaos créateur repose sur une expérience sensible extrêmement subtile, dans un rapport à soi et aux autres totalement ouvert, qui libère les ressorts instinctifs, intuitifs, imaginatifs, et empathiques pour s’ouvrir à de nouveaux possibles avec les autres.
Cette dynamique puise dans des formes d’intelligence multiples, dans ce à quoi on prête si peu d’attention : la rencontre d’une émotion, à l’intérieur, dans la partie immergée de chacun, à l’écoute des infra-signes, en profondeur. Là où peut avoir lieu un dialogue fécond avec ses propres perceptions et celle des autres, là où émergeront de nouvelles solutions, les nouvelles issues…
« Puisque la terre est ronde, comment voulez-vous jouer carré ? »
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